Face aux problèmes de la violence faites aux femmes, particulièrement aux jeunes de 15 à 25 ans, l’association Elle caetera a décidé de développer un chatbot qui permet d’aiguiller les victimes vers les structures adaptées.

Ella caetera : l’association d’aide aux victimes de violences


L’association elle caetera tente actuellement de résoudre un problème : les femmes victimes de violences n’ont pas conscience des structures mises en place pour les aider, ni de leur gratuité. Elles sont aussi rarement informées de leurs droits (parfois même elles ne sont pas conscientes d’avoir subi une agression), ont un sentiment d’illégitimité, n’ont pas confiance dans les institutions et sont donc effrayées par la démarche de porter plainte. Le fait de revivre l’agression, de devoir la raconter à un inconnu, de démarrer une procédure qui peut être très longue et complexe, sont beaucoup d’obstacles que doivent surmonter ces victimes. 

Être épaulée pendant ces étapes judiciaires (ou de guérison), est indispensable. Pourtant les victimes ne savent généralement pas à qui s’adresser. 

C’est Alice Patalacci, 26 ans, actuellement communicante et trésorière de l’association, et Alexia Lerond, 27 ans, juriste de formation et présidente de l’association, qui ont créé en février 2018 Elle Caetera. Après avoir remporté un appel à projet lancé parla Fondation des femmes, elles ont pu commencer à mettre en oeuvre des idées afin de faciliter l’accompagnement des jeunes femmes, âgées de 15 à 25 ans, victimes de violences.

Le chatbot de Elle Caetera


Le chatbot a été mis en ligne vendredi 15 mars. Son objectif est d’informer, de rassurer et d’orienter les victimes vers les associations d’aide compétentes. 

Les victimes de violences telles que le harcèlement (de rue, moral ou sexuel) ou les violences sexuelles (viol, agression sexuelle ou exhibition sexuelle), ont tout intérêt à communiquer avec ce chatbot. Ce dernier permet d’ailleurs souvent de qualifier ces violences et ainsi d’avoir une idée de la qualification juridique qu’elles peuvent obtenir. Le chatbot pose plusieurs questions pour bien comprendre la situation décrite : contexte, relation sexuelle ou non, attouchements … Les informations collectées restent évidemment confidentielles, seules certaines sont utilisées pour établir des statistiques concernant les victimes. La conversation sera au final entièrement supprimée au bout d’une semaine. 

Après la conversation, le chatbot identifie l’infraction et l’explique à l’internaute. Il utilise d’ailleurs des termes rassurants comme “Quelles que soient les circonstances de cette agression, tu n’en es pas responsable ! Saches que tu n’es pas seule.”. Il l’oriente ensuite vers une ou des structures adaptées comme Paris Aide aux victimes ou le point d’accès au droit (PAD). 

Dans le cas où la situation de la victime n’est pas clairement identifiée, le chatbot lui transmet les numéros d’écoute téléphonique, comme le 3919.

Un dispositif pertinent et efficace 


Le chatbot d’Elle Caetera est disponible via la page facebook de l’association et via Messenger. Ce choix a été fait notamment en raison de l’âge des destinataires principaux : les 15-25 ans.

Messenger offre une accessibilité optimale au chatbot. En effet, il s’agit d’une des formes de messagerie les plus utilisées à cet âge et elle est disponible sur un smartphone. 

Face à des victimes qui se sentent (à tort) illégitimes, honteuses ou effrayées par leur agresseur, la discrétion d’internet est alors appréciable. Il est de plus disponible 24h/24 et 7 jours/7. 

Ce chatbot s’articule avec la plateforme gouvernementale de signalement des violences en ligne (sur cette plateforme, du personnel de police est présent physiquement derrière le tchat). Il s’agit d’une plateforme de discussion instantanée lancée en novembre. Au moins 2 000 signalements y ont été faits depuis sa mise en ligne. ¼ des discussions ont amené à l’ouverture d’une enquête et un tiers des victimes ont notifié leur intention de déposer plainte. 

Pour l’instant, le chatbot de Elle Caetera n’est disponible qu’en Ile-de-France. Mais il est prévu qu’il soit étendu à l’échelle nationale d’ici six mois à un an.


Vous pouvez aussi télécharger cet article ici. 

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